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Histoire
du club
Si
Montpellier m'était conté... |
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Volet
n°4 : Demi-finale et finale de la Coupe de France 1931
Après le quart de finale victorieux contre Amiens, le
SOM rencontrera en demi finale lassociation sportive
Cannoise, le 12 avril 1931 à Marseille. Le héros du match
fut une fois de plus Roger Rolhion. Le Montpelliérain
ouvrit le score pour les « rouges et blancs » à
la 21eme minute de la première mi-temps. Les joueurs
du Clapas rentraient aux vestiaires avec ce but davance.
En seconde mi-temps, lazuréen Fechino égalisa mais
notre avant-centre marqua le but de la victoire à la toute
fin du temps réglementaire (90eme minute de jeu).
Score
final 2 à 1 pour les Montpelliérains.
Le SOM revenait triomphant à Montpellier.
Rolhion avait encore fait trembler les filets.
Il totalisera dailleurs sept buts à lui tout
seul dans lépreuve reine quest la Coupe de
France ( un but contre le FC Saint Louis pour le premier match
des 32eme de finale contre cette équipe ;
un but pour le second match des 32eme de finale
contre cette même équipe ; un but contre Dunkerque en
seizième de finale ; deux buts en quart de finale contre
Amiens et enfin deux buts en demi-finale).
Chapeau Monsieur
Rolhion...
Arrêtons nous quelques instants sur léquipe de lAS
Cannes. Elle connaît à cette époque sa période faste.
Elle gagnera tout dabord la finale de la Coupe, lannée
suivante en 1932 contre le Racing Club de Roubaix,
par un but à zéro (but de Cler à 7 minutes de la fin du jeu).
La photo n° 1 montre léquipe de lAS Cannes,
vainqueur de la Coupe 1932. Léquipe était amenée par
un vétéran écossais âgé de ... 43 ans ! qui organisait
le parfaitement le jeu. Cest le second joueur en partant
de la gauche en bas.
Elle
sera finaliste du premier championnat de France de football
en
1933. Ce championnat comprenait deux groupes (A et
B). Le premier du groupe A fut
lOlympique de Lille ;
celui du groupe B, le
FC Antibes mais ce dernier
fut déclassé au profit de
lAS Cannes.
La finale entre Lille et Cannes
fut jouée le 14 mai 1931 à Colombes devant 12 000 spectateurs.
En première mi-temps, les Cannois encaissèrent trois buts
et étaient menés à la pause 3 à 0. En seconde mi-temps, les
Cannois survoltés égalisèrent à trois partout. Malheureusement
le Lillois Winkelmans à quatre minutes du sifflet final, inscrivit
le quatrième but Lillois qui donna le titre aux nordistes.
Dans son ouvrage écrit
en 1961 sur « Le football professionnel Français »
qui contient une mine de renseignements, Gilles Gauthey nous
relate une anecdote. Pendant ce match lavant Centre Cannois,
Bardot et le gardien Lillois Défossé se heurtèrent violemment
plusieurs fois. A la fin de la rencontre, alors que le score
était de 3 à 3, le gardien Lillois
« tenta même de poursuivre
lavant centre Cannois, et de ce fait, laissa la balle,
quaucun joueur cannois neut lidée de pousser
au fond des filets Lillois, se contentant dobserver cette
tentative de poursuite pédestre entre Bardot et Défossé...le
titre (de champion de France) aurait alors changé de camp... ».
Montpellier termina à une très belle quatrième place
du groupe B avec 21 points juste derrière Antibes (24 points),
et Cannes et Sochaux (22 points). Les deux meilleurs buteurs
furent Kaiser qui jouait à Rennes et Mercier au jouait au
Club Français avec 15 buts.
Le joueur du SOM, Zavadsky, marqua quant à lui 12
buts. Zavadsky fit toute sa carrière chez les « Rouges
et Blancs » entre 1932 et 1947, avant de devenir entraîneur
de léquipe professionnelle et des jeunes du SOM puis
de Montpellier Littoral. Les amoureux du ballon rond se souviennent
certainement de lui comme dun très grand joueur, fin,
élégant, technicien...
Mais nous reviendrons
prochainement sur le parcours du SOM en championnat de France
de football de 1932 à 1969.
En finale de la Coupe de France 1931, le glorieux SOM
est opposé à léquipe du Club Français. Le match
se joua le 3 mai 1931 au stade Yves du Manoir de Colombes.
Arrêtons - nous un instant sur cette équipe du Club Français,
à ne pas confondre avec le Stade Français.
Le club fut crée officiellement le 13 septembre 1892 (date
de larrêté préfectoral lautorisant) à linitiative
dune vingtaine délèves Parisien du Collège Chaptal
et Janson de Sailly qui se réunissaient pour pratiquer le
football. A cette époque seuls deux clubs de la capitale existaient,
le Standard Athlétique Club et le White Rovers FC. Comme leur
nom lindique, ces deux clubs avaient été crées et étaient
dirigés par des anglais.
Rien de tout cela au Club Français dont le nom est une véritable
déclaration de foi et qui ne recrutaient que des joueurs nationaux
(jusquau début des années 1900).
Le Club Français représenta
même la France aux Jeux Olympiques de 1900 qui se sont déroulés
à Paris.
Pour arriver en finale, le Club Français disputa un marathon
de 11 matchs. Il dut participer à deux tours préliminaires
battant léquipe du Parc Pommery de Reims puis lUS
Valencienens Anzin sur le même score de 6 à 0.
Le Club Français rencontra en huitième de finale lOlympique
de Marseille à .....4 reprises.
La première
fois à Marseille (1 à 1) ; la seconde fois à Paris, ou
lOM lemporta (2 à 0) mais les parisiens déposèrent
une plainte contre le joueur allemand Vernicke qui jouait à
Marseille et qui avait été suspendu en Allemagne pour raisons
de professionnalisme. La victoire des marseillais fut annulée.
Le 15 mars 1931, les deux équipes se retrouvèrent pour une troisième
fois sur le stade du FC Sète (3 à 3). Enfin le 23 mars 1931
à Paris, le club français battait lOM (2 à 1). Tous les
quatre matchs avaient donnés lieu à des prolongations.
Quatre matchs pour de défaire dune équipe ! ;
Ce record ne fut égalé quen 1964 ou les Pierrots de
Strasbourg durent rencontrer quatre fois le RC Agde pour accéder
en huitième de finale.
La photo n° 2 nous montre le Club Français en 1931, lors
de la finale de la Coupe de France et la photo n° 3 lors de
la saison 1932-1933.
Montpellier
est donné favori de la finale qui se joue le 3 mai 1931
à Colombes devant 25 000 spectateurs et le Président de la République,
Gaston Doumergue.
Le
SOM revient deux
ans plus tard sur le terrain de ses exploits qui la vu
triomphé du FC Sète par 2 buts à 0 (voir épisode n° 1).
Paradoxalement
après 32 minutes de jeu, le SOM est mené 3 à 0. Un but de Boros
dune reprise au second poteau sur un centre de la gauche
de Miramon ; Un second but de Parkes sur penalty, pour
une faute de larrière somiste Désiré Boutet sur Boros ;
Un troisième but de Mercier dune tête plongeante, au second
poteau, sur un centre de la droite de Boros.
Sur la photo 4, on voit comment lavant centre Mercier
marque dune tête plongeante en battant lexcellent
gardien de Montpellier Guillard.
En seconde mi-temps, Montpellier domina son adversaire mais
le gardien Parisien Séchehaye fut un dernier rempart imprenable.
Rolhion tenta bien de passer tout seul mais la tâche était
au dessus de ses forces.
Sur la photo 5, une phase de jeux ou lavant centre
Mercier est pris en sandwich entre les deux « Rouge et
blancs » Cros et Dedieu.
Le score en resta là et le Président de la République remis
la Coupe au capitaine du club, Huvier (photo n° 6) .
Les journalistes sportifs expliquèrent la défaite du SOM
par un terrain rendu glissant mais la véritable raison est
à chercher sûrement ailleurs et le Président de la République
Gaston Doumergue dit « Gastounet » ny est
peut être pas pour rien (photo 7 : le salut de G. Doumergue
à la foule).
Dans le livre dYves Dupont « La Mecque du football
ou les mémoires dun dauphin », lancien joueur
de Montpellier nous raconte pourquoi. Peu avant le début du
match, les joueurs du SOM furent appelés sur le terrain mais
ils durent rester vingt bonnes minutes dans le souterrain
daccès où transis de froid, ils attendirent larrivée
de « Gastounet » qui était en retard en raison dune
réunion où se jouait le sort du gouvernement Français.
Pendant que les joueurs Parisiens
attendaient patiemment dans les vestiaires, les dirigeants Parisiens
se gardèrent davertir leurs homologues Montpelliérains
du retard de « Gastounet » et les « Rouge et
blancs » passablement refroidis entamèrent le match dans
les plus mauvaises conditions qui soient, ce qui peut expliquer
les trois buts encaissés entre la 14
ème et la 32
eme
minute de jeux.
Cet épisode ne porta pas vraiment chance au Club Français
qui abandonna le professionnalisme à la fin de la saison 1933-1934.
Il termina huitième du groupe A du premier Championnat de
France professionnel (1932-1933), descendit en Division II,
finit avant dernier du groupe Nord lors de la saison 1933-1934
et disparut de la circulation.
En fait lors de la descente en Division II, certains joueurs
comme Banide et Mercier quittèrent le club qui connaissait
des difficultés pour aller jouer au Racing Club de France
beaucoup plus offrant en matière de salaires.
On peut dire que le
Club Français fut la première victime dun football professionnel
naissant où la supériorité de largent éliminait déjà les
petits clubs.
Lépoque était différente mais les effets néfastes de
largent roi sur le sport, portaient en germe la destruction
des vrais valeurs sportives.....comme de nos jours.
La dernière photo montre la une du Miroir des Sports datée
du mardi 5 mai 1931 ou on voit le joueur du SOM, Cros sauter
plus haut que tous le monde. Le gardien Parisien, Séchehaye
repousse du poing, le ballon. Le Montpelliérain Rolhion est
caché par le joueur Parisien Parkes.
Les noms des malheureux héros montpelliérains lors de la finale
: Gaillard, André et Désiré Boutet, Hornus, Dedieu, Dupont,
Matte, Cros, Rolhion, Jacques et Pierre Temple.
Article réalisé par Régis