Article - 06/05/2003
Mansaré, l'impensable
changement...
Selon les dires de l'ensemble du camp héraultais, une
étincelle s'est produite le soir de la victoire au Parc
des Princes (3-1), le 8 février dernier. C'est toute une
équipe qui a procédé à une prise de conscience
collective, afin de se sortir d'une situation devenue
pratiquement irréversible. Et s'il fallait trouver un
homme qui caractérise parfaitement ce changement
soudain, c'est incontestablement vers Fodé Mansaré
qu'il faudrait se tourner.
De nationalité guinéenne, Fodé effectue ses
premières armes de footballeur dans le club des
Elephants de Gorée. Mais, comme la plupart des jeunes
africains doués pour le ballon rond, il quitte très
tôt son pays pour rejoindre le vieux continent où il
entre dans les rangs du Gazélec Ajaccio. Mais il est
très vite remarqué par le MHSC qui le fait venir. Il
débute tout en bas de l'échelle puisqu'il doit tout
d'abord faire ses preuves avec la troisième équipe qui
évolue en Division d'Honneur. Mais ses qualités
indéniables vont faire en sorte qu'en l'espace d'une
année il va monter les échelons à une vitesse
incroyable pour se retrouver, à l'aube de la saison
2001/2002 caractérisée par la remontée en D1, aux
portes de l'équipe première.
Avec son compère Habib Bamogo il va apparaitre aux
yeux du grand public lors d'un tournoi d'avant-saison
(Tournoi Club Europe précisément), dans un match
télévisé contre les Girondins de Bordeaux. Il se fait
déjà remarquer par ses qualités de vitesse et de
percussion.
Le 28 juillet 2001, Montpellier, dans le premier
match de la saison, est mené 1 but à 0 à la Mosson par l'Olympique de
Marseille. Michel Mézy se décide alors à faire entrer Fodé en jeu. Et
seulement douze minutes plus tard, après avoir affolé l'arrière-garde
phocéenne à plusieurs reprises, l'attaquant guinéen provoque le penalty
de l'égalisation. Et comme lors de la troisième journée Fodé offrit
un but à Toifilou Maoulida et réalisa un gros match, il n'en fallut
pas plus au public de la Mosson pour voir en ce joueur une perle rare.
Pourtant Mézy ne veut pas le griller trop vite et le fait, la plupart
du temps, entrer en jeu au cours de la seconde période. Pourtant il
décide de l'aligner d'entrée au Parc des Princes lors de la huitième
journée où, devant les caméras de Canal +, il va réaliser un excellent
match. Mais son premier but parmi l'élite tarde à venir. Et c'est lors
de quatorzième journée, à la Mosson contre Bastia, qu'il trouve (enfin)
le chemin des filets. Trois journées plus tard il offre la victoire
à son équipe en inscrivant le but décisif au stade de la Beaujoire contre
Nantes.
Cependant, à l'instar de ses coéquipiers de
l'attaque montpelliéraine, il va connaître un gros trou
à partir du mois de février 2002 (qui coïncide
étrangement avec le départ de Maoulida à Rennes) et on
va lui coller l'étiquette de "vendangeur"
qu'il va garder jusqu'à la fin de la saison, malgré son
but exceptionnel contre Nantes lors de l'avant-dernière
journée.
Son image ne s'améliore
pas en début de saison 2002/2003. Et même s'il marque le but victorieux
contre Lille le 14 septembre (1-0), il agace de plus en plus de monde
avec son comportement désinvolte et provocateur. Sur le terrain, il
écope d'un nombre important d'avertissements pour un attaquant (7 à
ce jour). Il ne semble plus très préoccupé par le destin du MHSC. On
l'annonce même partant lors du mercato hivernal, du côté de l'Angleterre.
Mais il reste finalement au club où Bernardet va le fustiger dans le
Midi Libre et va lui faire prendre conscience de son attitude anormale
à ce niveau.
Et le déclic a donc lieu le 8 février 2003 au Parc
des Princes. Fodé inscrit le troisième but de son
équipe, celui qui libère le camp languedocien. Mais
plus que ça, apparait alors un joueur combattif, qui
n'hésite pas à revenir défendre et à s'arracher
jusqu'à la dernière minute. Deux matchs plus tard,
contre Guingamp à la Mosson, il ouvre le score suite à
une action dont il a le secret. Et le 03 mai contre
Nantes il inscrit sur penalty son quatrième but de la
saison et réalise une bonne prestation.
Alors certes il lui
arrive et il lui arrivera encore d'oublier un de ses partenaires seul
à côté de lui. Mais Fodé est ce qu'il est. Il est l'un de ces joueurs
dont les spectateurs raffolent, un de ces joueurs qui peut faire lever
tout un stade sur une simple action. Et même s'il n'est certainement
pas un modèle d'efficacité, il apparait aujourd'hui, quand il est comme
ça, comme étant indispensable au MHSC. Maintenant qu'il a changé ce
serait dommage de le perdre...
|